20 minutes le 12 juin
Ils veulent dormir à l'école pour ne pas fermer les yeux sur les réformes Darcos
L'opération «Nuit des écoles» n'aura-t-elle de médiatique que le nom? Sur les 1.000 établissements qui doivent servir de dortoir ce vendredi soir en France, seuls 350 se sont dits prêts, pour l'instant, à accueillir parents d'élèves et enseignants «en colère».
Ces derniers, à l'initiative d'un professeur de Loire-Atlantique, entendent protester contre l'ensemble des réformes de Xavier Darcos dans le primaire à la rentrée 2008: «Semaine de quatre jours, alourdissement des programmes, soutien scolaire assuré après l'école par des enseignants en heures supplémentaires et non plus par du personnel spécialisé sur le temps de l'école, manque de concertation, fichage des élèves...», énumère Benoît Gauvreau, parent d'élève de l'école René-Guy Cadou à la Bernerie-en-Retz (44).
Suppressions de postes «qui ne se voient pas»
Les suppressions de postes figurent également parmi les revendications. «L'élaboration de la carte scolaire, avec ses traditionnelles ouvertures et fermetures de classes, a été repoussée au mois de juin. Du coup, les revendications se sont croisé», explique Bernard Dubois, vice-président parisien de la fédération des parents d'élèves (FCPE).
Si le primaire semblait épargné par les suppressions de postes, à l'inverse du secondaire (11.200 suppressions à la rentrée 2008), la communauté éducative souligne que sont supprimés des postes «qui ne se voient pas: liaison école–musée, maîtres animateurs sciences, remplaçants, membres du Rased (Réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté)». A Paris, «cinq postes de soutien à la lecture sont fermés, et ce dans les arrondissements les plus en difficulté, le 18e et le 20e», précise Bernard Dubois.
Par ailleurs, parents d'élèves et enseignants dénoncent «le seuil d’ouverture d'une classe, fixé à 33 élèves en maternelle», craignant des classes surchargées. Ainsi, en Loire-Atlantique, vingt-trois postes d'enseignants doivent être créés en primaire à la rentrée prochaine, pour près de neuf cents élèves supplémentaires, soit un enseignant pour 39 élèves.
«Foot sur écran géant, pique-nique et grande histoire pour les enfants»
Malgré tout, «nous allons faire en sorte que cette nuit soit festive, pour mettre un peu de bonne humeur dans cette morosité ambiante», souligne Benoît Gauvreau. Au programme: «foot sur écran géant, pique-nique et grande histoire pour les enfants». A Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), un barbecue collectif et un concert improvisé animeront la soirée à l'école élémentaire Maurice-Thorez. Gageons que l'ambiance sera aussi animée à Paris, où une cinquantaine d'écoles accueilleront «duvets, oreillers, pyjamas et doudous». (>> Retrouvez notre reportage dans une école parisienne vendredi soir sur www.20minutes.fr)
Le réveil, par contre, risque d'être plus difficile, puisque le rectorat parisien a décidé de fermer les écoles occupées le samedi matin, pour cause de «risque sanitaire». La Ville de Paris a jugé «inacceptable» cette décision et a annoncé qu'elle faisait «le nécessaire» pour que les écoles soient ouvertes. Bref, un nouveau conflit à l'ordre du jour.
Catherine Fournier
20Minutes.fr, éditions du 12/06/2008 - 21h21
"Note de la nuit des écoles" :
jeudi soir les 350 écoles sont largement dépassées ... mais la mise à jour se fait à la main ... patience !! ;-)