Le Post 7 et 10 juin
"Nuit des écoles": vendredi, ces parents protestent en dormant
Contre les réformes Darcos dans l'éducation, ce collectif veut transformer 1000 écoles primaires en dortoir.
L'opération a été lancée par des parents d'élèves et enseignants de Loire-Atlantique et s'étend maintenant à tout le territoire. Ils contestent les mesures Darcos (nouveaux programmes, réorganisation de la semaine scolaire, suppressions de postes, fichier central "Base élèves"...). Les protestataires, s'ils sont proches de la FCPE (Fédération de parents d'élèves) et du syndicat d'enseignants SNUipp-FSU, disent ne répondre à aucun mot d'ordre. "Nous sommes pour des réformes mais contre des réformes dangereuses" résume la coordination sur son site web.
Le collectif annonce avoir mobilisé près de 200 écoles, l'objectif: 1000 écoles occupées vendredi soir. Ils proposent aux parents, professeurs et élus "une soirée conviviale et citoyenne" pour "s'endormir en rêvant à une rentrée où les programmes seraient construits avec des professionnels, le rythme adapté et les élèves en difficulté aidés sur le temps scolaire par du personnel spécialisé".
Et hop ! Encore une initiative qui montre que l'union des parents et des enseignants s'organise, contre les mesures Darcos...
Écoles occupées: "J'ai passé huit nuits dans l'établissement"
Sur Le Post, Patricia explique qu'elle occupe l'école primaire de sa fille depuis plusieurs semaines avec d'autres parents d'élèves.
Et comment ça se passe à l'école ?
"Les gens sont très motivés. Quand ils ont 15-20 minutes pour eux, les parents viennent tenir compagnie à la personne qui est à l'école. L'ambiance est formidable, il faut le voir pour le croire. On fait des barbecues, des grands repas. Il y a une entente formidable avec les instituteurs, on mange avec eux, on apprend à se connaître, ils nous soutiennent. Et on téléphone à la mairie tous les matins pour confirmer qu'on est toujours sur les lieux."
Qu'est-ce que vous demandez avec cette occupation ?
"Il n'y a plus de plaisir dans l'apprentissage, c'est du bourrage de crâne. On demande aux enfants d'apprendre deux fois plus en deux fois moins de temps. Par exemple, ils vont supprimer les cours du samedi matin. Les gamins en difficulté ne vont pas suivre jusqu'au collége à ce rythme, c'est plus des enfants mais des robots. Cette réforme n'est pas adapter à nos enfants, il faut l'annuler, on restera là tout le mois de juillet s'il le faut."
Et vendredi 13, comment ça se présente ?
"Une vingtaine de parents et autant d'enfants devraient venir passer la nuit à l'école, des enseignants aussi. On a prévu de regarder le match de l'équipe de France de football, de jouer à la belote, de faire un karaoké..."